Saint Vincent de Paul naquit à Pouy près de Dax, le 24 avril 1580. Prêtre à 20 ans. Au retour d’un voyage à Marseille, il fut pris par des barbaresques et emmené en captivité à Tunis. Vendu à un médecin, il apprit à soigner les malades. Revenu en France, après un court séjour à Rome, il se rendit à Paris en 1609 et se mit sous la direction du Cardinal de Bérulle, devint aumônier de la reine Marguerite, puis fut nommé évêque de Clichy en 1612.
Entré comme précepteur dans la famille de Gondi, il ajouta à ses occupations l’instruction des pauvres villageois. Il se fit nommer curé de Châtillon-les-Dombes en 1617. Il fonda la première de ses confréries de Charité dont les membres étaient appelées « Dames de la Charité ». En 1619, le Roi Louis XIII le nomma Aumônier des Galères.
En 1625, il fonda la Congrégation de la Mission : les Lazaristes pour l’évangélisation des paroisses de la campagne. En 1633, il établit définitivement les Filles de la Charité. Entre temps il s’occupa de la formation des prêtres, fonda 2 séminaires. Il organisa l’œuvre des Enfants Trouvés. En 1630 Saint Vincent de Paul fit la connaissance Madame de Pollalion qui était parmi les « Dames de la Charité ». Il la guida quand elle entreprit la fondation des Filles de la Providence et l’aida ensuite à établir le Séminaire de l’Union-Chrétienne en 1652.
Monsieur Vincent est avant tout un apôtre qui puise toute sa force intérieure dans son regard vers le Christ. Il fut l’homme d’action que l’on sait parce qu’il fut d’abord une âme de contemplation, tout emplie de l’amour de Dieu. Pour saint Vincent de Paul, l’union est le fondement de toute vie chrétienne car elle est intimement liée à la charité. Il a communiqué cet esprit d’union à Madame de Pollalion qui comptait parmi ses plus proches collaboratrices.
Monsieur Vincent mourut le 27 septembre 1660.
Marie Lumague naquit à Paris le 29 novembre 1599. Elle fut dès sa jeunesse un exemple de ferveur, d’humilité mais surtout de charité envers les pauvres. En 1617, elle épousa Monsieur de Pollalion gentilhomme ordinaire du Roi Louis XIII. Dieu bénit son mariage par une fille qui naquit en 1618. En 1625, elle perdit son mari. C’est à cette époque qu’elle fit la connaissance de Monsieur Vincent de Paul. En même temps, elle entre dans le Tiers-Ordre de Saint Dominique. En 1629, après son entrée dans le cercle des Dames de la Charité, elle participe à des missions organisées par Monsieur Vincent autour de Paris.
Une de ses préoccupations majeures fut la situation des jeunes filles qui se prostituaient à Paris pour échapper à la misère. Elle en mit à l’abri à l’Hôpital de la Pitié dont Monsieur Vincent était le Supérieur. Ce fut la première origine de la Maison de la Providence.
En Janvier 1648, Monsieur Vincent se rend chez les Filles de la Providence. Il choisit 7 d’entre elles capables d’accomplir et de pérenniser un apostolat en formant elles-mêmes d’autres âmes à cet apostolat. En Octobre 1652, il prêche une retraite à la communauté de Madame de Pollalion, au cours de laquelle les 7 « filles séculières », qu’il avait choisies en 1648, avec Mme de Pollalion, se lient par une règle d’union afin de répondre à tous les besoins de l’Église. L’Union-Chrétienne est fondée. En 1656, Monsieur Vincent remet à Madame de Pollalion les Constitutions des Filles de la Providence et de l’Union-Chrétienne en présence d’Anne d’Autriche.
Les Filles de l’Union-Chrétienne étaient appelées à fonder des Établissements en province pour la conversion des hérétiques, pour l’enseignement et l’éducation de la jeunesse.
Le premier trait qui frappe chez Madame de Pollalion c’est l’abandon et la confiance en la Providence. Cette foi était accompagnée d’une immense espérance et d’une charité non moins vaste. Elle vouait un grand amour au Saint Sacrement. Sa vie en Dieu avait pour effet une grande joie intérieure. La paix de Dieu était la garde de son cœur. Son zèle ne lui laissait aucun répit si bien que Saint Vincent lui-même tâchait de la tempérer dans l’entreprise de ses œuvres.
Madame de Pollalion mourut à Paris le 4 septembre 1657.
Jeanne Devrièse naquit à Lille le 6 novembre 1894. La vocation de Mère Cécile Devrièse fut dès son adolescence une vocation missionnaire. Elle songeait à entrer chez les Franciscaines Missionnaires de Marie quand éclata la seconde guerre mondiale. Elle dut quitter le nord de la France et vint à Poitiers où elle prit pension chez les Dames de l’Union-Chrétienne, rue de la Psalette-Sainte Radegonde (aujourd’hui A. de la Mauvinière).
En 1918, elle décida d’entrer dans la communauté. Elle fit sa profession perpétuelle en décembre 1922. Sœur Cécile de Jésus allait rapidement exercer un profond rayonnement spirituel. En août 1929, elle fut élue, à l’unanimité, Supérieure. A partir de cette date, sa vie se confond avec celle de l’Union-Chrétienne de Saint Chaumond, elle réalisa à son service une œuvre multiforme.
Avec elle, une vie nouvelle fut insufflée à la communauté. Sa confiance en Dieu et sa foi attirèrent les vocations. Elle travailla à l’affirmation du caractère propre de l’Institut en retrouvant ses racines historiques et spirituelles dont on avait perdu les traces depuis la Révolution. Son œuvre de reconstruction du patrimoine a été fondamental pour le nouvel essor qu’allait connaître l’Union-Chrétienne de Saint Chaumond.
Mère Cécile amorça donc une véritable politique missionnaire. Sous son impulsion les Maisons se multiplièrent en France. Et en 1960, l’Union-Chrétienne passa les frontières : ce fut d’abord l’Espagne, puis le Portugal en attendant l’Amérique. En agissant ainsi elle correspondait aux vœux de Madame de Pollalion qui voulait porter la charité dans les 5 parties du monde.
Mère Cécile apparaît comme « une âme de feu, brûlant d’enthousiasme pour annoncer Jésus-Christ et étendre partout avec son règne celui de l’unité et de la paix ». R. Darricau. Son zèle s’accompagnait d’une incroyable persévérance et d’une grande prudence. Elle voulait qu’il porte partout la paix. Saint Vincent lui servait de modèle. Toute ses actions étaient fondées sur une vie intense de prière. Sa relation avec Dieu, elle la cherchait dans la méditation assidue de l’Ecriture et dans l’amour de l’Eucharistie.
Mère Cécile Devrièse retourna à Dieu le 29 octobre 1978, après 50 ans de supériorat. En 1981 elle fut reconnue par l’Eglise, Seconde Fondatrice de l’Union-Chrétienne de Saint Chaumond.